Paradoxalement,
c’est l’ouverture en 1961 d’une Faculté des sciences à Nantes
qui porte un coup d’arrêt au développement de l’informatique
locale, car G. Brillouët en est nommé doyen : “Mes
fonctions de Doyen d’une Faculté nouvelle ont alors pris le pas
sur mes activités informatiques. Il fallait assurer les
enseignements fondamentaux, et, ce qui compliquait les choses, il y
avait à l’époque une sérieuse crise du recrutement : listes
d’aptitudes presque vides, peu d’enthousiasme à venir jouer les
pionniers, etc. ” (G. Brillouët).
À
la suite de ce changement, c’est plutôt à Rennes que
l’informatique se développe, nettement plus tard, sur la base des
cours de calcul numérique. L’un des enseignants de mathématiques
appliquées, Jean Céa, inaugure en 1969 un enseignement
d’informatique avec l’aide de jeunes assistants et d’intervenants
grenoblois. En 1970 s’ouvre une maîtrise d’informatique ; la
petite équipe rennaise bénéficie de l’arrivée de 8
informaticiens dont 6 grenoblois sur des postes d’enseignement ou
d’ingénieurs du centre de calcul. À partir de là, l’informatique
connaît un essor rapide à Rennes, qui bénéficie par ailleurs de
la décentralisation en Bretagne d’activités du CNET, puis de
l’IRIA. L’actuel Institut de recherche en informatique et
systèmes aléatoires (IRISA) rassemble actuellement 11% des
chercheurs ou enseignants-chercheurs de la discipline intégrés dans
une unité CNRS.
Nantes
se spécialise plutôt en Automatique (renouvellement assez naturel
de l’école de mécanique), autour de R. Menzecev dont l’équipe
"Identification et optimalisation par voie hybride" est
associée au CNRS en 1968."
extrait de
Les
débuts de l’informatique dans les universités
Un
moment de la différentiation géographique des pôles scientifiques
français.
Revue
Française de Sociologie XXXVI, n°2,
pp.295-324
Michel
Grossetti, P.
Mounier-Kuhn
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