Guidés par Yolaine, nous sommes arrivés avec un peu de retard. Nous avons eu cependant de la chance, notre TGV était prévu comme circulant. Mais nous sommes montés dans une double rame mise en place à Nantes du fait de manifestations sur les voies en amont (ou en aval si on considère la Loire) et en conséquence nous sommes partis en retard sur l'horaire.
La station de métro Assemblée Nationale était fermée pour travaux. Nous nous sommes arrêtés à la station Concorde. Et avons traversé la Seine sur les restes des démolitions de la Bastille qui ont servi à la construction du Pont de la Concorde, terminé en 1791, "foulant aux pieds l'ancienne forteresse". Le pont conduit à la façade nord de l'Assemblée avec sa façade de style antique que Napoléon fit élever en 1807. Les statues de Minerve par Houdon et de Thémis par Roland
dominent celles bordant le trottoir : Colbert, d'Aguesseau, Michel de l'Hospital et Sully..
L'entrée des visiteurs se fait à droite de l'assemblée, quai d'Orsay, pas loin de chez notre ancien maire.
Nous étions attendus. Après le premier contrôle de sécurité, nous avons eu le temps de regarder les photos des anciens présidents de l'A.N., et nous avons fait la connaissance de notre guide. Puis nous nous sommes rendus au vestiaire - à noter qu'on doit garder des manches longues - puis, après un autre contrôle, nous sommes passés dans un couloir décoré des œuvres modernes de Hervé di Rosa.
Pour voir les peintures de l'A.N., cliquez ici :
Soyons précis. Ces peintures se trouvent dans un couloir qui donne sur les toilettes. Et nous sommes passés aux toilettes - parfaitement bien tenues ! - avant d'entrer dans l'Hémicycle. Puis sommes entrés dans l'une des tribunes du public. A part des groupes d'élèves du primaire, pas d'autre public. Les photos sont interdites dans l'hémicycle. A noter que, partout dans les locaux, on trouve des écrans vidéos retransmettant la séance (en fait, les mêmes que ceux qu'ont trouve dans l'hémicycle et qui annoncent l'article, l'amendement en cours, et montrent l'intervenant).
Nous n'avons pas emprunté l’ascenseur des tribunes de la presse qui date de la fin du XIXe !
Nous vous conseillons la lecture de ce texte pour tout savoir sur les débats parlementaires :
Le projet de loi en discussion était
(Projet de loi )
Si vous voulez tout savoir, vous disposez du compte-rendu ici :
Le président de séance était Marc Le Fur, député L.R., vice-pdt,
en lieu et place du président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartonole
Le ministre présent était celui de l'économie Emmanuel Macron
Lors de la suspension de séance, nous avons dû quitter les
Nous avons quitté l'Assemblée à 12h 30 pour aller pique-niquer dans le square Samuel Rousseau en face de la basilique Sainte Clotilde.
En 2007 Goudji a réalisé son autel majeur. César Franck - une statue le représente dans le square - fut titulaire de ses orgues.
Samuel Rousseau était un compositeur.
La statue suivante est un marbre représentant l'éducation maternelle.
Ce qui nous a permis de voir l'autre façade de l'Assemblée Nationale :
Le ciel était tout bleu, il faisait chaud.
Et il n'y avait pas assez de bancs publics pour tout le monde.
Puis retour à l'Assemblée. Cette fois on conserve nos sacs. On ne reviendra plus dans l'hémicycle. On commence par la salle des fêtes qui relie l'Assemblée à l'Hôtel de Lassay, résidence du Pdt de l'A.N.
Notre guide nous parle de l'organisation de l'Assemblée. La députée qui a permis cette visite de groupe est Marie-Françoise Clergeau, questeur de l'Assemblée.
L'histoire du Palais Bourbon nous est racontée. Voir
et voici une visite commentée et imagée :
Le moindre détail est scruté, photographié, commenté !
Vue sur le jardin qui descend vers le quai de Seine
Une galerie parallèle est ornée de tapisseries champêtres. Elle a été aménagée en 1860, quand le Duc de Morny, demi-frère de Napoléon III,
présidait l’Assemblée. Elle abritait à l’origine sa collection de peintures. Dispersée en 1865, cette
collection a été remplacée par un ensemble unique de neuf tapisseries tissées par les Manufactures
des Gobelins et de Beauvais et datées des années 1785
En sortant de la salle des fêtes, nous passons par cette petite salle. La citation est de Jean Tardieu. Les peintures du peintre belge, Pierre Alechinsky, réalisées en 1992
Puis en la quittant nous arrivons dans la rotonde où nous pouvons observer la sculpture « Daumier créant Ratapoil » oeuvre de Tim, le dessinateur de l'Express.
Puis on se rend à la "salle des pas perdus", pour voir la mise en place de la garde républicaine et l'entrée en séance du président de l'assemblée. Amusant, on a vu sortir Marc Le Fur de l'Hémicycle pour pouvoir faire sa rentrée solennelle. Et ce spectacle se reproduit au début de chaque séance.
dont le plafond est d'Horace Vernet
Copie du Laocoon du musée du Vatican.
Le laocoon en grec c'est "celui qui comprend le peuple". C'est lui qui a prononcé la phrase " Timeo Danaos et dona ferentes" (Virgile)
Mon ancienne prof de latin, me commente :
"Mais il en coûte d'annoncer des malheurs dûs à l'incompétence et l'imprévision :le pauvre LAOCOON mourut immédiatement ,étouffé par des serpents venus de la mer..."
On trouve une autre copie par Jean-Baptiste Tuby (1696)
dans les jardins de Versailles dans la demi-lune du parterre de Latone.
Paetus et Arri, un exemple de vertu !
On en trouve aussi une copie dans le jardin de Versailles
On trouve dans cette salle 4 statues de législateurs antiques :
Brutus, Solon, Lycurgue et Caton d'Utique
Nous sortons dans les jardins (l'autre partie du jardin) pour voir l'extérieur de l'hôtel de Lassay
On voit l'extérieur de la salle des fêtes qui relie l'Assemblée à l'Hôtel de Lassay
Statue de Montesquieu
« Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoir : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du choix des gens et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil. […] Lorsque, dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n'y a point de liberté ; […] il n'y a point encore de liberté, si la puissance de juger n'est pas séparée de la puissance législative et de l'exécutrice. »
La séparation des pouvoirs se manifeste à l'A.N. par le fait que le Président de la République ne peut y pénétrer.
La salle des 4 colonnes. On en voit 3 sur la photo.
Lieu de rencontre les journalistes avec les députés. Un décors de télévision !
Je me souviens y avoir entendu André Santini prononcer cette définition du flirt (je ne sais plus à propos de quel projet de loi) : "Le machin dans la main. La main dans le machin. Mais jamais le machin dans le machin.". Je m'en suis servi comme exercice de spécification.
Un petit tour à l'extérieur pour commenter la façade septentrionale.
Cette façade a été construite pour avoir un bâtiment symétrique à l'église de la Madeleine construite bien après le palais Bourbon. A noter que les portes ne servent jamais.
La splendide bibliothèque, décorée par Delacroix (histoire de la civilisation)
Une chambre forte renferme la bible latine du IXesiècle, la transcription sur vélin du procès de Jeanne d’Arc, des manuscrits de Jean-Jacques Rousseau.
On connaît mieux la bibliothèque Médicis du Palais du Luxembourg du fait de l'émission littéraire de J.P. Elkabach sur Public Sénat
Puis voici la "salle des conférences", avec ses fauteuils suffisamment larges pour que le député puisse lire son journal sans empiéter sur son voisin.
Henri IV, le seul roi représenté. Un don d'un député du sud-ouest
Le piano recevant le courrier des députés
Dans cette pièce les députés trouvent les journaux de leur circonscription
Le projet de loi en discussion est appelé Sapin-II
Une des tribunes a pour nom "le cimetière". Elle est réservée aux anciens députés.
Le Sénat a l'équivalent, appelé "l'ossuaire".
A la gauche du perchoir se trouvent les "guignols". Le président de l'Assemblée a dit qu'il "ne fallait pas qu'on touche aux guignols". C'est que les guignols deviennent parfois ministres ! La loge des guignols se situe au-dessus de la porte se trouvant à la gauche du perchoir. Ses occupants ressemblent à des personnages de guignol dans le castelet. Ce sont des collaborateurs des ministres qui les pourvoient en documents au fur et à mesure de la discussion parlementaire.
Les huissiers distribuent les comptes-rendus de séance. Pour tout savoir sur la procédure des comptes-rendus lire :
"Deux heures après le début de la séance, le compte rendu analytique de la séance en cours est progressivement mis en ligne au fur et à mesure de son élaboration. Dans un premier temps, une version provisoire est proposée et modifiée en temps réel. Puis, moins de trois heures après la levée de séance, cette version provisoire est remplacée par le compte rendu analytique officiel, dans sa version définitive."
Puis nous sommes allés voir une vidéo sur l'Assemblée et la loi
Et la visite s'est terminée par la visite du salon des Mariannes avec sa collection de Pierre Bonte, installée en 2005.
C’est la Convention, en 1792, qui a décidé de représenter la République sous les traits d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien, emblème de la Liberté.
Le surnom familier de Marianne lui a été donné à la même époque, dans le Languedoc d’abord, par la ‘vox populi’. Sans doute parce que ce prénom, formé du nom de la Vierge et de sa mère, était très répandu dans le petit peuple, au XVIIIème siècle, et qu’il convenait donc à la jeune République qui en était issu.
Le surnom familier de Marianne lui a été donné à la même époque, dans le Languedoc d’abord, par la ‘vox populi’. Sans doute parce que ce prénom, formé du nom de la Vierge et de sa mère, était très répandu dans le petit peuple, au XVIIIème siècle, et qu’il convenait donc à la jeune République qui en était issu.
Par ici la sortie. A noter que sous la statue, on trouve des toilettes.
Nous avions notre train à 17h 49. Il a eu finalement plus de 60 minutes de retard.
Pour terminer, voici un guide de visite de l'Assemblée Nationale :
Bravo pour ce commentaire exhaustif et illustré...Merci
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